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Au Foyer Bethléem-Saint Rémi de Reims

Le calvaire des enfants placés

Plusieurs témoignages nous sont parvenus sur les abus commis

par l'abbé Peter Meulendijks dans les années 60 et 70 dans le cadre des activités au Foyer Saint-Remi, et lors de colonies de vacances

à Pouillon et Villers-sous-Châtillon, mais aussi dans les années 80

lors des pèlerinages proposés aux servants d'autel du diocèse de Reims.

 

Plusieurs victimes ont été ou sont prises en charge par l'INIRR.  

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Le témoignage de Jean-Pierre a déjà fait l'objet d'une enquête dans le quotidien l'Union en 2013.

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Photo de la colonie de Pouillon
fournie par Jean-Pierre Bernier.
Pour toute information relative au droit à l'image,

contacter ECLATS.

Une croix au revers de sa veste 1

28 juillet 1970 : il était 11h00 lorsque les enfants de retour en autocar de la colonie de Villers-sous-Châtillon (Marne) furent débarqués sur le parvis de la Mairie de Reims (Marne).

Malik, Karim et moi, âgés respectivement de 10, 5 et 11 ans une fois sur le sol cherchions du regard parmi la foule des parents présents les nôtres, avec la certitude pour mes deux compagnons de repartir avec leur père et en ce qui me concernait avec ma mère.

Une personne des services de la DDASS prénommée Madame Goulesme accompagnée de nos parents s’approche de nous trois et entreprend la conversation. Courtoisie de retour de vacances oblige, elle nous annonce sans vergogne « fleurissant du chapitre la beauté de la campagne en été » que nous allions partir vers une autre colonie de vacance

sans autre forme de procès.

Un homme d’une trentaine d’années s’était furtivement rapproché de notre groupe, permettant ainsi à la personne « accréditée par les services de la DDASS » de nous remettre en fait, en toute illégalité, à cet homme qui portait une croix au revers de sa veste :

l’abbé Peter Meulendijks.

Comprenant instantanément avec effroi que nous perdions toute adhérence au regard de notre retour familial, Karim se mit à pleurer avec un croissant et déchirant sanglot, qui me propulsa à mon tour dans l’angoisse et dans la peur et qui me fit fondre en larmes

entrecoupées de suffocations.

Sur ces faits, cet abbé déterminé nous emmena contre vents et marées, suivi de nos parents en direction de sa voiture une CITRÔEN AMI 6 bleu stationnée à proximité, où le véhicule du père de Malik et Karim était également garé.

Une fois sur place Karim s’accrocha à la poignée de la portière

de la SIMCA 1000 de son père en hurlant !

La décision était ferme et indiscutable, et c’est ainsi que manu militari

nous fûmes tous les trois embarqués

à bord de la voiture de l’abbé Peter Meulendijks,

vers une destination inconnue.

Une croix au revers de sa veste 2

Après une vingtaine de minutes de circulation dans la ville, nous nous engageons dans la rue Féry tournant le dos à la BASILIQUE SAINT REMI et l’abbé Peter stationna la voiture devant le Presbytère, au 16 de cette même Rue.

Nous descendons du véhicule et face à nous ce dresse une porte de bois qui, sans qu’on le sache, nous accueillait au sein de ce qui allait être les prémices de notre souffrance infantile.

Une fois entrés dans le hall, l’escalier de bois aux marches étroites qui desservait le premier étage nous invita à monter, puis la porte de l’appartement de l’abbé Peter s’ouvrit sur le vestibule desservant en face une cuisine, et sur la droite la salle de bains ; nous n’avions de toute évidence à n’en connaitre davantage.

Soudain nous apercevons un homme dressé au centre de la cuisine ; pour nous un inconnu de plus : « mon frère Christian, hollandais » s’exclama l’abbé Peter, « il passe ses vacances auprès de moi cette année encore. ». Le sort en était jeté !

L’horloge indiquait midi passé, la table de la cuisine était dressée et desservait 5 assiettes et 5 verres entourées de leurs couverts.

En cet après-midi du 28 Juillet 1970, un soleil ardent faisait régner une chaleur étouffante et ce fut le prétexte pour l’abbé Peter et son frère Christian Meulendijks muni d’un appareil photographique de nous emmener à l’orphelinat Bethléem Saint-Rémi situé

de l’autre coté de la Rue au numéro 3.

Une fois rendus sur place, une grande cour bétonnée entourée de bâtiments et d’un haut mur semblable à celui d’une prison, qui masquaient toute visibilité de l’extérieur ; un jet d’arrosage jaune branché sur un robinet prêt à l’emploi trainait sur le sol.

L’abbé Peter nous intima l’ordre de nous mettre nus, afin de nous rafraichir en nous arrosant copieusement ; Malik et moi refusèrent d’exécuter cet ordre, mais Karim âgé de 5 ans fut mis à nu et tandis que l’abbé Peter l’arrosait en toutes parties du son corps, Christian son frère, objectif au poing, réalisait de multiples clichés photographiques de l’enfant sidéré.

La fin de l’après midi se précisant nous regagnâmes le presbytère.

Photo de la colonie de Pouillon
fournie par Jean-Pierre Bernier.
Pour toute information relative au droit à l'image,

contacter ECLATS.

Une croix au revers de sa veste 3

En cette fin d’après-midi, laissant place au début de soirée, après un temps de repos autour de la table de la cuisine,

l’abbé Peter nous fit part de son intention nous concernant,

à savoir celle de prendre un bain chacun à notre tour.

Le premier à pénétrer dans la salle de bain ce fut moi, d’un coup œil rapide effectué à 360°, je découvrais une pièce de forme carrée, munie d’une baignoire allongée dans l’angle des murs sur la gauche de la surface, et je découvrais qu’elle avait été préalablement remplie à demi mesure de sa capacité ; mon observation générale se bloqua net sur cette découverte.

J’avais 11 ans et je savais me toiletter depuis quelques années déjà. L’abbé Peter me fixant d’un regard perçant, profita de mon isolement avec lui et de ma fragilité au regard de la situation et m’intima l’ordre, comme il savait le faire, de me mettre entièrement nu,

puis de monter dans la baignoire.

Terrorisé face à cet inconnu, je compris qu’il allait toucher mon corps.

Il entreprit de me savonner de la tête aux pieds, suivi d’un rinçage accroupi dans la baignoire. Une fois remis debout et me regardant dans ma globalité, son attention ne fut tournée exclusivement sur mon bassin et mes parties sexuelles qu’il s’empressa de manipuler. Et, comme si j’étais en âge d’une maturité sexuelle, il entrepris de relever la peau de mon pénis me faisant hurler de douleur ! Son ongle au passage produisit sur le gland une marque rouge qui ne se résorba jamais, puis il me fit sortir de la baignoire et avant que je puisse me rhabiller, il se saisit d’un appareil photographique et exécuta un cliché de ma nudité ; je n’avais pas aperçu cet appareil photographique lors de mon arrivée dans la salle de bain.

Une fois les bains de Malik et Karim effectués dont je ne peux définir dans quelles conditions cela fut réalisé, nous passâmes à table pour le souper.

Il devait être aux alentours de 21h lorsque l’abbé Peter nous fit part à Malik et à moi que nous allions passer la nuit à l’orphelinat où nous nous étions rendus l’après-midi même. Arrivés sur place, il nous amena aux troisième étage du bâtiment Saint-Julien, nous désigna deux lits côte à côte et prit congé nous laissant seuls enfermés à clef dans cette enceinte fortifiée.

Karim resta seul au presbytère pour y passer la nuit avec l’abbé Peter et son frère Christian...

La seule précision que je peux apporter concernant cette nuit-là et que Karim m’a confié en cette année 2025, c’est

qu’il n’avait cesser de nous appeler au secours, Malik et moi.

Le lendemain matin dès 8h, l’abbé nous récupéra et c’est au presbytère que nous retrouvâmes Karim, tous trois devant un bol de café au pain trempé. Le petit déjeuner terminé, c’est à nouveau manu militari que nous embarquions dans LA CITRÔEN AMI 6 bleu de l’abbé Peter en direction cette fois-ci de la colonie de Pouillon située dans la Marne à 13 kilomètres de Reims. Quelle fut ma stupeur lorsque nous sommes arrivés devant le portail de cette colonie. En effet, j’y avais déjà séjourné en juillet 1966 en tant qu’enfant extérieur ; j’avais 7 ans et à cette époque l’abbé Peter

était déjà en place dans ce lieu !!!

​

C’est là que nous avons découvert la "passion" de Peter Meulendijks pour la surveillance des enfants dans les douches, et le passage de sa main sous la literie des jeunes adolescents durant la nuit.

 

En ce qui me concerne cette situation d’abus a perduré

tout au long de mon placement de 1970 à 1972.

 

Jean-Pierre Bernier (né en 1959)

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Photos de la colonie de Pouillon
fournies par Jean-Pierre Bernier.
Pour toute information relative au droit à l'image, contacter ECLATS.

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